Comment rester un talent recherché dans la tech et le numérique ?

Comment rester un talent recherché dans la tech et le numérique ?

Par Tristan Rachline, directeur de Clémentine, cabinet de recrutement du digital et de l’IT


Que vous soyez ingénieur en cybersécurité formé à CentraleSupelec et travaillant chez Safran ou Worldline ou bien un product manager faisant évoluer l’utilisation de Deezer ou les produits digitaux du groupe La Poste ; ou bien encore un développeur de génie arraché à son école par Microsoft ou Criteo, vous avez en commun le statut convoité de « talent recherché » ou carrément « rare ».

Ce sont pour ces talents que se battent les recruteurs, les sociétés du CAC 40, la licorne en passe de se transformer en centaure. Cette aura d’attractivité est valorisante et pourtant, on ne manquera pas de vous rappeler que, les métiers digitaux évoluant à grande vitesse, les talents, eux aussi, deviennent obsolètes. Alors quelles (bonnes) questions se poser ?


Cybersécurité, product management, Dev : quels enjeux à long terme ?



Spécialiste cyber, vous évaluez des risques, participez à la prévention d’incidents majeurs, optimisez des solutions et garantissez la disponibilité d’un système ; vous êtes un expert des SOC formé à Linux et aux outils Wireshark, vous êtes certifiés SIEM, SOAR. Pourtant, vous appellera-t-on encore quotidiennement lorsque vos pairs seront aussi formés à ces outils ?Spécialiste cyber, vous évaluez des risques, participez à la prévention d’incidents majeurs, optimisez des solutions et garantissez la disponibilité d’un système ; vous êtes un expert des SOC formé à Linux et aux outils Wireshark, vous êtes certifiés SIEM, SOAR. Pourtant, vous appellera-t-on encore quotidiennement lorsque vos pairs seront aussi formés à ces outils ?

Spécialiste cyber, vous évaluez des risques, participez à la prévention d’incidents majeurs, optimisez des solutions et garantissez la disponibilité d’un système ; vous êtes un expert des SOC formé à Linux et aux outils Wireshark, vous êtes certifiés SIEM, SOAR. Pourtant, vous appellera-t-on encore quotidiennement lorsque vos pairs seront aussi formés à ces outils ?


S’aligner avec les nouvelles méthodologies ne suffit pas



Les conseils qu’on délivre aujourd’hui aux jeunes professionnels ne manquent pas. Ils répètent à l’envi les mêmes injonctions : il est impératif de consacrer un pourcentage de son temps d’activité à la veille technique (particulièrement vrai en cybersécurité et en développement) ; de ne pas négliger les formations et certifications. Mais aussi : s’aligner avec les nouvelles méthodologies serait la garantie ultime d’une attractivité durable.

Tous ces conseils basiques sont bons mais insuffisants. Ils reflètent la croyance erronée que les métiers du digital et de la tech seraient surtout affaire de technique alors qu’ils mettent en jeu un pourcentage absolument non négligeable d’intelligence émotionnelle et stratégique. Ingénieurs cyber, développeurs et product managers, pour ne citer qu’eux, ne travaillent pas avec des « choses » mais avec des personnes !


Intégrer l’approche systémique pour créer du lien



Ce qui finalement fera encore et toujours la différence sur le long terme, c’est votre capacité à intégrer l’approche systémique (ou circulaire). C’est-à-dire : à comprendre le contexte dans lequel vous intervenez pour vous aligner sur des objectifs communs plutôt qu’uniquement personnels.

Ce qui fera de vous un élément indispensable, ce sont vos capacités à créer du lien, à raconter votre histoire technique de manière claire, à engager les autres dans vos décisions et à convaincre de la pertinence de vos méthodes (par exemple, pourquoi passer à une méthodologie Scrum ?). Ce qui fait la différence c’est votre capacité à comprendre comment votre action affecte l’activité des autres.

Un développeur, par exemple, aura parfois intérêt à se détacher de son propre objectif (rapidité de l’exécution d’une fonctionnalité) pour satisfaire à une logique business qui s’appuie au contraire sur un parcours client plus lent. Un product owner gagnera en attractivité (et en autonomie) s’il sait lui-même repérer, prioriser et traiter une partie des bugs (un travail plus souvent associé au Dev ou QA) afin d’améliorer la qualité du produit.


Se former « à côté » et pas seulement « au coeur » du métier



À ce titre, il est précieux d’être en partie formé au métier des autres pour s’y projeter plus facilement : un développeur aura avantage à se former aux méthodologies projet et à tout ce qui le rapproche d’une logique utilisateur. Un product owner qui fait une formation business sera en excellente position pour évoluer, de même s’il est formé aux outils marketing.

Idem pour un responsable commercial formé, même tardivement, au marketing. La richesse d’un profil ne réside pas uniquement dans son hyperspécialisation, mais aussi dans la façon dont il se singularise au fil des expériences et des secteurs dans lesquels il opère.


Savoir introduire du personnel dans ses compétences techniques



Enfin, il n’est plus interdit aujourd’hui (et même recommandé) d’introduire de l’intime dans la présentation orale ou écrite de ses compétences techniques : évolutions comportementales après des expériences clés, convictions personnelles sur les évolutions technologiques, etc.

Plus que jamais, il vous faudra montrer durant votre carrière quel collaborateur humain patient (mais exigeant), apprenant (et enseignant) vous pouvez être. Et de la même manière que vous mettez en avant dès votre pitch LinkedIn les listes de réalisations, compétences et formations techniques, mettez en avant la personne que vous êtes avec vos collaborateurs.

Au final, le meilleur conseil à donner aux talents qui veulent durer est celui-ci : intéressez-vous… au travail des autres !

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